"ENTREPRISES VIVANTES - Ensemble, elles peuvent changer le monde", de Jacques Chaize, Damien Thouvenin, Raphael Souchier, Claude Fromageot, Isaac Getz ... un point décevant sur l'évolution de la stratégie d'entreprise aujourd'hui :

Publié le par BernardREYNAU11

Il est très rare que je ne mette pas 5 étoiles à un achat suite à la lecture attentive des commentaires ou des signalements de Pour la Science, de la presse ou de bibliographies d'ouvrages 5 étoiles.

CPA, je suis les analyses de l'évolution de la stratégie d'entreprise depuis 1990.

Cet ouvrage m'a profondément déçu et je regrette l'argent dépensé ce qui est rarissime.

Pourquoi ? Il s'agit d'une mosaïque d'idées sympathiques et à la mode, mais sans structuration et méthodologie d'ensemble. GETZ qui constitue une excellente référence est cependant parmi les auteurs. C'est extrêmement dommage parce que c'est la technologie qui fait évoluer le monde depuis les moulins du Moyen-Age.

Or l'holacracy et le design-thinking nous donnent aujourd'hui clairement les outils qui vont faire évoluer le monde, peut-être rapidement compte tenu de leur efficacité économique.

[Ma critique est peut-être aussi liée à l'âge et je suis ouvert à toute contribution la modulant et disposé à la compléter.]

Un exemple : l'Obs du 27/9/18 p22-34 détaille la chaîne de la valeur du génie absolu de l'analyse des données en masse, la meilleure chaîne de la valeur du monde... hors le turn over. Elle doit donc être complétée par l'holacracy et le design-thinking, car "No one is as smart as everyone".

Les références, pour sortir des routines négatives, des « jeux sans fins », des « toujours plus de la même chose » (cf Ecole de Palo Alto) sont :

– « La dynamique interne du travail Le rôle du mental », de Timothy GALLWEY, sur l’invention du coaching à l’équipe de tennis d’Harvard.

– « Systémique et entreprise » de Jacques-Antoine Malarewicz, sur la mise en oeuvre du coaching dans un groupe humain dédié à l’action.

– « How to be a star at work » de Robert E.KELLEY, sur l’invention de la performance humaine en groupe par un simple réparateur sur poteaux (promu au Bell Labs du New Jersey et à ses annexes de Chicago et Colombus, pour sa performance humaine) et l’analyse scientifique de son processus.

– « A contre-courant » de Ricardo SELMER, sur la mise en oeuvre exhaustive du principe de subsidiarité (la même expérience a eu lieu à Mantes dans le même type d’entreprise de moteurs marins).

– « The end of management » de Thomas PIZDEK, spécialiste de la Qualité qui aboutit au principe de subsidiarité.

– « Liberté & Cie Quand la liberté des salariés fait le bonheur des entreprises » de Isaac GETZ de l’ESCP et Brian M.CARNEY du Wall Street, avec page 319 la « méthodologie du design créatif » de David KELLEY fondateur d’IDEO à Palo Alto.

- "Reinventing Organizations" de Frédéric LALOUX et "La Révolution Holacracy" de Brian J.ROBERTSON offrent un manuel limpide de l'auto-gouvernance en entreprise (autonomie et intelligence collective, plein épanouissement des personnes, adaptation évolutive collective en temps réel) parfaitement applicable à la démocratie directe. Le crowd sourcing, l'open source, vont balayer le vieux monde du pouvoir.

– « Out of control» de Kevin Kelly sur l’auto-organisation comme source d’ordre dans les systèmes complexes.

Rappel : en crowd sourcing a été résolu, en quelques semaines (par un non-biologiste), le dépliage des protéines sur lequel les biologistes bloquaient depuis des années.

La démocratie pseudo- « représentative », fondée au 13e siècle en Angleterre, dégénère en prébende homéostatique mortifère. « Tout système clos évolue dans le sens du plus grand désordre, alors que les découvertes de la biologie montrent que tout système ouvert évolue naturellement vers une structure plus complexe. » Elle sera remplacée au 21e siècle par une démocratie directe où chaque niveau de subsidiarité, indépendant (Handy ex-London Business School « Le temps des paradoxes » p 113-124), se coachera collectivement et se choisira ses propres coachs. L’équilibre se rétablira à un niveau supérieur. Pour Kauffman du Santa Fe Institute (« La complexité, vertiges et promesses » de Benkirane p 208), en biologie, il y a deux sources d’ordre : la sélection naturelle et l’auto-organisation. Il situe l’optimum entre la rigidité et le chaos, sur un point limite attracteur où un système se stabilise de lui-même. Pour Walrop, le seuil du chaos est le lieu favorable à l’émergence spontanée, à l’adaptation et à l’épanouissement d’un système complexe.

L’entreprise spontanée type SEMCO (« Semler « A contre-courant », référence de Handy), AVIS, HARLEY DAVIDSON, SOUTHWEST AIRLINES, SOL, OTICON, IDEO, IDEMITSU KOSAN, GTE, VISA, WL GORE, AES, NUMMI (O’Reilly et Pfffer de Stanford dans « Hidden values »), JOHNSONVILLE FOODS, FAVI, RHD, SUN HYDRAULICS, HEILIGENFELD, MORNING STAR, SOUNDS TRUE, PATAGONIA, ESBZ, BSO/ORIGIN, BUURTZORG, HOLACRACY, CHRONO FLEX, IMATECH, POULT, SYD CONSEIL, AIRBUS, DECATHLON, KIABI, MICHELIN, MAIF, etc... le swarm system de Kelly (l’open source de Linus), est l’attracteur irrésistible : « The notion of introducing weak broadcasting into evolution is quite appealing… simultaneous agents trying to optimize a path… Thousands of full time adversaries who specialize in finding what’s wrong with it… That’s the evolutionary deal. We trade power for control. For control junkies like us it’s a devil bargain. No one is as smart as everyone. » Pour Pyzdek dans « The end of management » : « The basic idea is that complex order emerges as the result of a large number of interactions among agents following simple rules. »
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